Définition : Réflexes Archaïques

Les réflexes archaïques, ou réflexes primitifs, sont des réponses motrices automatiques, involontaires et stéréotypées, générées par le tronc cérébral en réponse à des stimuli spécifiques. Présents dès la vie intra-utérine, ils sont essentiels à la survie du nouveau-né et participent à l’organisation neurologique précoce.

Chaque réflexe suit un cycle naturel : émergence, développement, pic d’intensité, puis intégration – c’est-à-dire l’inhibition par les structures corticales supérieures à mesure que le système nerveux central mûrit. Cette intégration est une étape fondamentale pour permettre l’émergence de mouvements volontaires, de la posture, de l’équilibre, de la coordination motrice, et des fonctions cognitives et émotionnelles supérieures.

Lorsque ces réflexes persistent au-delà de l’âge attendu ou se réactivent suite à un stress ou un traumatisme, ils peuvent interférer avec :

• le développement moteur (dyspraxie, troubles posturaux),
• les apprentissages (difficultés de lecture, d’écriture, de concentration),
• la régulation émotionnelle et comportementale.

L’évaluation et l’intégration des réflexes archaïques sont ainsi devenues des axes importants dans l’accompagnement neurodéveloppemental global, notamment en psychomotricité, en neurointégration, en ostéopathie, en kinésithérapie et dans les approches éducatives et thérapeutiques.

Parfait ! Voici la suite du contenu avec une liste des principaux réflexes archaïques et une section sur leur intérêt thérapeutique, toujours destinée à un public de thérapeutes.

Principaux réflexes archaïques

Voici quelques-uns des réflexes les plus fréquemment observés et évalués en pratique thérapeutique :

• Réflexe de Moro : Réflexe de sursaut déclenché par un stimulus soudain. Il est lié à la réponse au stress et à la régulation émotionnelle.
• RTAC (Réflexe tonique asymétrique du cou) : Lorsque la tête tourne d’un côté, les membres du même côté s’étendent tandis que ceux du côté opposé se fléchissent. Ce réflexe influence la coordination œil-main et la latéralisation.
• RTSC (Réflexe tonique symétrique du cou) : Lié à la posture à quatre pattes, il facilite la transition entre les mouvements de reptation et de ramping vers la position assise.
• RTL (Réflexe tonique labyrinthique) : Réflexe lié à l’équilibre et à l’orientation spatiale, influencé par la position de la tête dans l’espace.
• Réflexe de grasping : Fermeture involontaire de la main ou du pied en réponse à un contact. Peut affecter la motricité fine si non intégré.
• Réflexe de succion et de déglutition : Essentiels pour l’alimentation du nourrisson, mais leur persistance peut interférer avec la parole.
• Réflexe spinal de Galant : Réponse de flexion latérale du tronc au toucher de la colonne vertébrale. Peut être lié à l’agitation, aux difficultés d’attention ou à l’énurésie si actif au-delà de l’âge normal.

Intérêt thérapeutique de l’intégration des réflexes archaïques

L’intégration neurodéveloppementale des réflexes archaïques représente un outil précieux dans de nombreuses approches thérapeutiques. Elle permet :

• De libérer le système nerveux central des schémas moteurs archaïques, ouvrant la voie à des réponses plus matures et adaptées.
• D’améliorer les capacités motrices, l’équilibre, la posture, la coordination bilatérale et la motricité fine.
• De soutenir les fonctions cognitives comme l’attention, la mémoire de travail, la lecture et l’écriture.
• De réguler les émotions et le comportement, notamment chez les enfants présentant des troubles neurodéveloppementaux (TDA/H, troubles DYS, TSA, etc.).
• De rétablir l’intégrité neurosensorielle, notamment dans les cas de stress post-traumatique ou de troubles sensoriels.

De nombreux thérapeutes (psychomotriciens, ostéopathes, ergothérapeutes, neuropsychologues, praticiens en intégration motrice ou en réflexes archaïques) utilisent des protocoles d’évaluation et des exercices spécifiques visant à favoriser cette intégration progressive et naturelle.